La soirée avait commencé gentiment, par une volée de mises à l’honneur de citoyens méritants (voir ci-dessous). Elle s’est calmement poursuivie par la présentation de la note de politique générale du président de l’Office du tourisme (nous y reviendrons); puis l’approbation des ordres du jour des assemblées générales des intercommunales. Celle du holding communal a motivé Michael Leclercq à s’enquérir de la perte occasionnée par l’achat de parts par la Ville de Thuin. L’échevine Marie-Françoise Nicaise a rappelé qu’il y en avait pour 355 000 €. Le président du conseil et ministre Paul Furlan souligne que depuis 1996, le holding Dexia avait aussi beaucoup rapporté aux communes en dividendes. Et Xavier Losseau de préciser que le conseil communal thudinien n’avait pas signé de décharge aux administrateurs, qui restaient donc «responsables de ce qu’ils ont fait». Le rapport d’activités et programme 2 013 du Plan Habitat Permanent a motivé quelques précisions. On dénombrait en 2012, 114 résidents permanents, soit 10 de plus qu’en 2011, mais seuls 97 y sont domiciliés, ce qui a un impact sur l’emploi au service PHP : il en faudrait 100 pour obtenir un mi-temps de plus… Quatre logements sociaux ont été attribués à des personnes issues des parcs résidentiels. Pour 2013, les efforts d’accompagnement social et de relogement vont se poursuivre et on planche toujours sur la création d’une AIS pour accroître l’offre de logement.

Réunion de quartier en question

Le débat se ranime lorsque le conseiller Écolo présente les deux points qu’il a fait inscrire à l’ordre du jour. Le premier concerne le fonctionnement des réunions de quartier où, craint-il, la parole est de plus en plus confisquée au citoyen. Il en veut pour preuve celle du Berceau, au cours de laquelle une citoyenne thudinienne, mais pas du quartier, a présenté une longue intervention sur les éoliennes. «Une réunion de quartier doit concerner le quartier» dit Michael Leclercq. Ce qui n’est pas l’avis du bourgmestre en titre, qui conçoit aussi ces réunions comme des lieux de présentation de diverses thématiques. « Et c’est la culture du débat que d’autoriser tout citoyen à s’exprimer» tance-t-il. « Toute autre chose aurait été si c’était une association». Et c’est, selon le conseiller vert, là où le bât blesse : « cette dame est la porte-parole de Vent de raison dans l’entité». Un peu d’humour viendra apaiser la tension; il vient de Philippe Blanchart qui sort son bon mot de la soirée : «mieux vaut une Paye (le nom de la dame, NDLR) dans l’œil du citoyen qu’une poutre (métallique) dans les champs»…

Saint-Roch durable

Le second point ajouté par le conseiller Écolo concerne la demande de mise en place d’une Commission du Développement durable. Elle lui est inspirée par la dernière Saint-Roch au cours de laquelle « la gestion des déchets et les difficultés d’accès laissent un goût de trop peu à beaucoup de Thudiniens». Il évoque l’utilisation de gobelets réutilisables, le tri des déchets, les déplacements alternatifs à la voiture… La question de la propreté n’est pas vue de la même façon par la majorité. «Nos ouvriers sont sur le terrain jour et nuit» précise Philippe Lanoo. «Les gobelets, c’est compliqué à mettre en place au vu du nombre d’intervenants. Il existe une proposition pour tenter le coup avec les scouts , mais sur les privés, on n’a pas de prise » explique Vincent Crampont. Clôturant le débat, Paul Furlan donne des précisions réglementaires sur la composition d’une commission (il faudrait 13 membres, 5 seulement étaient prévus à Thuin), avant d’éluder le vote.

Une nouvelle crispation se fait sentir sur la reconduction d’un bail avec la brasserie de la rue du Chêne. « Quel que soit le prix, vous vous opposeriez M. Leclercq» lâche, excédée Marie-Eve Van Laethem. La tension monte autour d’un subside à l’ASBL Promo-Thuin, et finit par éclater lorsqu’est abordé le nouveau cahier des charges pour l’auteur de projet des travaux de la chapelle des Sœurs Grises (voir notre édition du mardi 11 juin). Tout le monde se félicite d’abord du sauvetage de l’édifice, le président fait l’historique du dossier et évoque la longue valse-hésitation avec l’école voisine, qui pourrait se conclure très prochainement. Le conseiller Écolo tente de reprendre la parole pour souligner le temps perdu pour en arriver là et l’acharnement payant du comité de soutien. Tollé sur les bancs de la majorité. Le président sonne la fin de la récré, fin du temps de parole accordé à l’opposition! Michaël Leclercq range ses feuilles, hésite à quitter la salle, puis reste. « Je n’ai plus rien à dire » lâchera-t-il lorsque l’échevine déléguée demande s’il y a des commentaires sur les derniers points de l’ordre du jour…