CHARLEROI - «Tout est à améliorer, ou presque.»
C'est le verdict rendu par Écolo qui a enquêté sur les 23 gares et points d'arrêt de la région de Charleroi.
Le bilan est limpide : globalement, la situation des six gares et des dix-sept points d'arrêt du réseau de chemin
de fer de l'arrondissement de Charleroi est «franchement catastrophique», estime la députée wallonne Isabelle Meerhaeghe. C'est ce qui ressort d'une enquête menée par différentes locales
du parti Écolo. Or, disent les verts, si l'on veut à la fois permettre à tous de se déplacer, de reprendre des parts de marché à l'automobile, d'améliorer la mobilité et de lutter contre
le réchauffement climatique, il faut réinvestir dans les gares et les points d'arrêt.
1. Quais peu accessibles Dans les trois quarts des cas, on accède aux quais par des escaliers. La palme revient au point d'arrêt du Campinaire, avec sa cinquantaine
de marches. Pas évident pour les personnes à mobilité réduite. Seule Charleroi-Sud propose un ascenseur pour accéder au couloir souterrain, mais pas encore aux quais... Une solution qui,
de plus, est plus coûteuse que les plans inclinés. À cela il faut ajouter le manque d'entretien régulier des accès.
2. Accès peu accueillants Écolo qualifie de «glauque» l'environnement des points d'arrêt. Sept à huit fois sur dix, la propreté des quais ou des accès laisse à
désirer. Outre l'absence de poubelles sur 78 % des quais, tags, détritus et odeurs nauséabondes génèrent un sentiment d'insécurité, poussant certains à traverser les voies. Avec un risque
d'accident mortel, comme ce fut le cas à Farciennes.
3. Accès aux gares à améliorer Pas de souci pour atteindre les gares en voiture et y stationner. C'est moins évident pour se
parquer, qui plus est en toute sécurité, à Charleroi, Châtelet, Luttre et Fleurus. La desserte par les transports en commun est correcte, mais un site propre pour les bus réduirait le
risque de manquer les correspondances. Pour les usagers faibles, c'est autre chose : pas de cheminement cyclable, peu de parkings pour vélos, traversée de voirie insécurisante pour les
piétons, spécialement à l'arrière de la gare de Charleroi.
4. Quais peu avenants Le passage des trains rapides dans les petites gares n'est pas annoncé dans 27 % des cas. Dangereux. Côté
confort, ces mêmes petites gares n'offrent pas de siège dans 15 % des cas. Et au total, elles ne sont que 22 % à offrir des sièges sous un abri! Etonnant : à Charleroi Sud, les nouveaux
abris ne sont chauffés et ouverts que lorsqu'on atteint - 5 o, affirme le député wallon Xavier Desgain.
5. Présence humaine Écolo déplore la désaffection des gares. Les plages horaires d'ouverture des guichets ont été réduites.
Certains de ceux-ci sont parfois fermés sans avertissement (Fleurus et Piéton). À Charleroi, deux des trois entrées principales sont fermées à 22h. Même le service international manque de
personnel. Non seulement le service est insuffisant, mais cette situation contribue à une déshumanisation, au sentiment d'insécurité, à la dégradation de bâtiments désertés. Le
développement d'activités de services et de commerces au sein des gares est une réponse à cette désaffection.
Pour enrayer cette logique inquiétante, les verts proposent une motion aux différents conseils communaux de la région. Ce sera encore le cas dès
ce lundi, à Charleroi.
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